Saturday, June 18, 2005

Sels dans mon eau

Sels dans mon eau
Sucre dans mon âme

Rien n’est jamais pareil en atmosphère

Petit matin :
Revue des zones sur la dixième rue

Deux rangées de trompettes
Alignées sur le trottoir
Attendent les jets d’eau de la voirie

Encore un peu de crasse dans le souffle court
Encore un peu de crème au dessus des nuages
Encore des violons brisés dans les flaques

Encore
Une odeur de ragoût
Et je détecte la solitude

Je ne suis qu’un fantôme un peu prospère
Dont le corps se ressoude
Et épuise la raison
Epuise le non sens

Et mordre dans l’épaule des blondes
Sans rancune

Quel est le goût de la peau quand on a faim ?
Le goût de rien

Central Park à reculons
Je marche dans l’herbe blanche

Maudit phrasé
Dexter Gordon,
Eroll Garner

Des mouchards dans la lumière

Je rampe sur mes notes
Sur le vieux parquet de l’appartement
Par la fenêtre, en négatif
Des pigeons arrogants me font la nique

La vie est cadenassée
La vie sous les néons du club

Je dors et je creuse en même temps
Les sillons de mon disque de chevet